Et non Chouchou, ce que j'ai fait c'est autre chose...
Un peu de poésie et du labeur, du vrai travail: j'ai fait les foins, de beaux foins à l'ancienne, au rateau, à la fourche... retourner plusieurs fois la belle herbe qui sèche au soleil et qui sent si bon la tisane, et retourner encore et respirer cette odeur exaltée par le soleil...
Quand il est bien fané, le ratisser, en belles meules dorées pour ne plus rien laisser sur la terre que ce que pour les moissons on appelle les chaumes mais dont j'ignore le nom concernant les foins.
Puis quand la meule est belle, il faut alors piquer généreusement sa fourche à travers elle et puis remplir le char, attelé au vieux tracteur sentant l'huile chaude et le gazole .Et puis piquer encore et fourcher et lever et refaire encore et encore jusqu'à plus rien.
Alors, lorsque le char est plein de cette belle herbe sèchée au soleil de Sanvignes, il faut encore l'engranger, la stocker au grenier, le fenil, sous les tuiles chaudes de la grange.
Et le char bringuebalant roulant à petite vitesse offre aux travailleurs une seconde de répit pour se désaltérer. Mais l'ouvrage n'est pas fini, il faut continuer, recommencer...
Le soleil était chaud hier, le foin sentait bon, mes filles jouaient et riaient dans la piscinette, et moi j'étais contente d'avoir fait tout cela.
Voilà en quelques mots pourquoi je suis cuite...
Un petit bonheur tout simple